• Taïsen Deshimaru

    Taïsen Deshimaru

    Né à Saga d'une ancienne famille de samouraïs, Taisen Deshimaru fut dès son enfance profondément 

    marqué par la grande dévotion de sa mère qui était bouddhiste. Il ressentit douloureusement l'opposition 

    entre l'idéal religieux de cette dernière et le monde matérialiste de son père qui, homme d'affaire, le destinait 

    à une carrière dans le commerce. Il voulait résoudre ce conflit et espérait trouver la paix intérieure dans la religion. 

    A vingt ans, Taisen Deshimaru entama des études économiques. Déçu de l'éducation moderne qui négligeait 

    complètement la dimension spirituelle, toujours à la recherche du vrai sens de la vie, il entra en contact avec 

    les enseignements du zen Rinzai. Lors d'une mémorable sesshin dans le temple de Engaku-ji, au cours d'un 

    long zazen, un moine à moitié endormi le frappa d'un coup de kyosaku sur la tête. Alors, impétueux, Deshi- 

    maru lui arracha le bâton et lui administra une volée de coups en criant : "Ce n'est pas cela le zen !". Après 

    quoi il se rendit dans la chambre du maître et lui dit : "Je n'aime pas le zen, je veux partir !". Alors survint le 

    moine bâtonné qui se plaignit avec véhémence du scandale provoqué dans le dojo. Le maître éclata de rire : 

    "C'est cela le vrai zen !". 

    Son activité ne se limitait pas à l'enseignement dans le dojo. Il avait un profond désir d'aider l'homme de la 

    civilisation actuelle, dont il percevait le déséquilibre, et de lui faire réaliser par zazen une compréhension plus 

    approfondie de lui-même et de sa vie. Avec l'aide de ses disciples devenus de plus en plus nombreux, il créa 

    plus de cent dojo en Europe. A partir de ses enseignements, des textes zen fondamentaux tels le Shin jin mei, 

    l'Hokyo zanmai et le Shodoka furent publiés. Il fonda le temple de la Gendronnière, le plus grand dojo zen en Occident.

    Les sesshin d'été, dont la tradition remonte jusqu'à Bouddha Shakyamuni, ont permis au cours du temps à des milliers de participants

    de faire l'expérience de l'authentique pratique du zen. 

    Son enseignement était très concret et enraciné dans les situations de la vie quotidienne. 

    Comme les anciens maîtres chinois, il confrontait ses disciples avec des koan vivants. Il disait souvent : 

    "Ne faites pas de séparation entre le spirituel et le matériel. Vous devez embrasser les contradictions." 

    Son énergie et son dynamisme étaient tellement forts que ses proches disciples avaient du mal à suivre son 

    rythme. Il n'était pas rare d'être appelé à ses côtés en pleine nuit. Il souhaitait que, en dehors des sesshin et 

    de la pratique quotidienne de zazen, ses disciples aient une vie sociale, tout comme Maître Kodo Sawaki l'avait exigé de lui. 

    Dans ses dernières années, de plus en plus conscient de l'impermanence, mujo, Maître Deshimaru intensifia encore ses activités. Il travailla inlassablement, sans s'offrir de repos.

    Il disait parfois : "Ma vie sera peut-être brève, mais au moins elle n'aura pas été égoïste." Au début de l'année 1982, il tombe malade, ce qui ne l'empêche pas de pratiquer zazen

    chaque jours avec ses disciples. Au printemps, il quitte la France pour le Japon. Ses dernières paroles sont les mêmes que celles qu'il prononçait avant chaque départ :

    "Please, continue zazen." Quelques jours après, le 30 avril 1982, Maître Deshimaru mourut à Tokyo. Pendant quarante-neuf jours de suite, ses disciples pratiquèrent zazen sans interruption

    dans le silence total. Il légua à ses proches disciples l'essence du zen, zazen, qu'ils transmettent maintenant à leur tour. Comme Bodhidharma,

    il y a mille quatre cents ans, avait apporté le zen de l'Inde en Chine, comme Dogen, il y a sept cents ans, l'avait introduit au Japon,

    Maître Deshimaru a transmis l'essence de l'enseignement du Bouddha en Europe. 

     

    Citations Taïsen Deshimaru 

     

    - Il faut aller de pensée en non pensée et de non pensée en pensée. 

    - Il convient d’âtre complètement présent dans chaque geste : se concentrer ici et maintenant, 

       telle est la leçon du Zen. 

    - La pratique est éveil, l'éveil sans fin et la pratique sans commencement. 

    - Le secret du Zen consiste à s’asseoir, simplement, sans but ni esprit de profit, 

    dans une posture de grande concentration.

     

     


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